Championnat de France vitesse motos anciennes

27 & 28 Avril 2013

Un titre qui paraît ronflant, voir un tantinet pompeux.

Il ne faut pas croire, les concurrents ne sont pas là pour jouer aux osselets, bourrer la pipe et radoter sur leur grandeur d’antan.
Les inscrits atteignent la moyenne d’âge de la maturité, on est d’accord. Observez tout de même cette petite lueur, ce reflet dans leur bouche qui n’a rien à voir avec une couronne dentaire.
C’est une foutue lame de 30cm qui remet les freluquets prétentieux rapidement dans le droit chemin.

Le paddock sidecariste est peuplé de pilote frôlant le demi-siècle mais ne vous fiez pas à leur âge.
L’ambiance est décontractée mais studieuse. Les concurrents s’entraident, tout le monde se connait et l’esprit des sidecaristes est très familiale.
Nous ne sommes pas dans le sport de haut niveau où les derniers bisounours ont été noyés ou éventrés sur l’autel de la performance et du marketing.

Le sidecar est le seul sport mécanique qui se pilote à deux. Sans pilote aguerri, c’est la mort du singe, sans singe pas de performance.
Très rapidement un sentiment d’appartenance naît, on fait partie d’une communauté. Une fois dans la boucle, il suffit d’annoncer le numéro d’équipage et tout le monde t’invite à trinquer. Une similitude avec le monde du trike.

Loin des caméras et des égos surdimensionnés, on découvre un monde les mains dans le cambouis la nuit, une boisson rafraichissante sur l’établie, quelques potes et l’envie de décrocher la victoire d’honneur dès le lendemain.
Victoire d’honneur parce qu’il n’y a que ça au bout. C’est tout ce que l’on gagne à être le meilleur en VMA. Ce qui donne une certaine aura ou humilité aux vainqueurs. Il y a peu de sponsors et quasiment pas d’argent à la clef malgré un public toujours au rendez-vous lors des courses.

Jeudi 25 Avril,

Il est 20h, le trike m’a encore transporté pour vivre une expérience incroyable. Le soleil pleine bille, la ville de Saint Pol sur Ternoise franchit m’indique l’approche du circuit de Croix en Ternois.

Georges est là, fidèle au poste, frais comme un gardon malgré les 1000km englouties dans la journée. Mon pilote tortionnaire est déjà prêt.
Une fois installé on décide de parcourir le circuit à pied afin de repérer les petits défauts de revêtement. Chaque virage est inspecté de façon très professionnel. Georges m’annonce toutes ses futures trajectoires et anticipe les dégagements à prévoir en cas de bagarre.

Vendredi 26 Avril, journée d’essai libre.

On vous rassure, la seule bagarre qu’il y a eu a été contre la pluie et les températures hivernales du vendredi et samedi.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les freins ont eu la bonne idée de nous lâcher. En y repensant je peux les comprendre. Plus les tours passaient et plus Georges giflait le chrono.
Une coïncidence ? Je ne crois pas ! Les freins l’ont compris, ça allait être un gros week-end, ils ont préféré nous lâcher. Faux frères !

Notre week-end est à l’eau, la compétition est en croix pour l’équipage 145.
Ce n’est pas parce que nous sommes un peu abattu qu’il ne faut pas se remonter le moral dans un petit resto.
Le cerveau à besoin d’images et de ressentis positif, d’où ma tartiflette du soir avec Georges, accompagné d’une douce blonde. Elle faisait 33cl et non 1m80…

Samedi 27 Avril, qualification et première manche.

Chez les sidecaristes vintage l’ambiance est au bricolage. Les F1 et F2 ne sont pas en reste côté panne.
Tout le monde se prépare gentiment, certaines jantes font des siennes, des chaines casses, les carbu souffrent de l’humidité mais au final ça claque, ça tousse mais ça démarre.
Quelque soit les mésaventures, tous les sidecaristes se montrent serviables et disponibles.

L’équipage 28 de Marcus (Laplace et Vivien)  nous a parrainé et offert un joli spectacle lors de la manche de samedi.
Le temps est mitigé, la température de la piste est basse, le choix des pneumatiques n’est pas évident. Malgré un temps de qualification un ton en dessous « 1.06.859 » ils accrochent la 3e place et réussissent une très belle course.

En Open la Course 1 est survoler par les F1 avec l’équipage 51 de Soulet Jean Patrick/Couvidat, qui brillera à la qualification en signant un « 1.04.362 ».
Jusqu’ici rien d’anormal mais la petite surprise réside dans les meilleurs chronos en course.
4 équipages se battent dans la même seconde dont un F1 et les 3 meilleurs F2. Même si les hargneux du sidecar F1 n°7 s’accrochent, ils ne réussiront pas à rattraper le duo n°51.

En F2 le match s’est joué entre les équipages n°77 (Noel Georges) et n°61 (Causse Gerard), enchaînant les 12 tours roues dans roues pour franchir la ligne à 1s d’écart.


Les Sidecars Classic on fait le spectacle sous leur carrosserie rétro. Les qualifications ont été dominés par l’équipage n°72 de Bigot Jean Claude en signant un joli « 1.10.253min », laissant le second à plus de 3 sec. Une course à l’image des qualifications, le sidecar n°72 fût le maitre du débat en cette première journée.

Nos amis Vintage, chouchou des paddocks avec leur monture ultra glamour digne des meilleurs shoot pour suicide girl.
Des qualifications à couteau tiré, une première place arrachée à  « 0.356 s » par Fauvelle Père&Fils n°34. Un temps qui doit énerver et exciter Durant Christian n°10 pour la Course 1.
Nous ne nous sommes pas trompés. Durant Christian rend la politesse au side n°34 et allant chercher la seconde qui manquait. 12 tours pour smacher la 1e place avec « 0.420 s » d’avance.

Une journée chargée se clôturant sous un timide rayon de soleil, saluée par un pot général (motards et sidecaristes), et un suivant chez les sidecaristes uniquement. Autant vous dire que les déshydratés chroniques se sont refait une santé. Thé vert et grenadine, ça boucle bien la première journée, non !?

Dimanche 28 Avril, Two races to be a hero.

Après cette accroche à l’américaine, les fauves sont lâchés. Le soleil est là, les chronos vont tomber.

Soulet Jean Patrick pilote du side F1 n°51 ouvre le bal et fait tomber son chrono des 12 tours de 4s. Ils écraseront le débat, ne laissant aucun argument à Pilault Thierry/Marie Da Costa (17ans) n°7.
La surprise viendra des F2. Plateau Michel et son passager Vivien Thierry pulvérisent les résultats de la première journée et dépècent les deux premier de la veille. Ils viennent s’imposer lors de la deuxième course avec 4s d’avance.

Les retournements de situation n’appartiennent pas au F2. Les sacrés brigands de Classic ont sonnés la charge et ne se sont pas laissés abattre par les résultats de la Course 1.
Les meilleurs chronos de ces 3 lascars (Bossard – Bigot – Noel) sont dans la même seconde 1.11min et personne ne veut laisser le moindre centimètre d’asphalte. Malgré tout, Bossard Dominique n°23 détrône Bigot Jean-Claude n°72, s’emparant de la 1er place et laissant le side n°72 s’imposer tout juste devant Noel Bruno n°66.

Les Sidecars Vintage on fait le match dans le match.
Fauvelle Bruno/Vincent n°34 VS Durand Christian/Jerome Satragno n°10 dominent la course en offrant une belle bagarre.
Raynaud Christian n°29 et Claisse Laurent/Coraline Galerne n°91 tournent un ton en dessous par rapport à nos deux flèches d’argent, qui privatise les deux premières places. Les temps des équipages n°29 et n°91 sont moins bon mais cela ne les empêchent pas de se titiller, se bousculer pour franchir la ligne à moins d’une seconde d’écart.

A la trêve, les résultats ne sont pas joué. Le grand vainqueur du week-end est difficilement identifiable dans la plupart des catégories.
Place à la dernière course du week-end. Course 3, here we go !!! ( Les gamers comprendront, génération Mario kart ).

Une après-midi triste pour nos champions en titre. Une 3e place dans leur catégorie F1, le team Laplace/Vivien chute lourdement à la 5e place au scratch. La plus haute marche du podium est jalousement conservé par Soulet Jean-Patrick/Couvidat Loic n°51. Une manche de championnat dominé par cet équipage. La tache va être ardu pour nos parrains.

Les sidecars F2 ont régalés les spectateurs. Fou de tarmac, barjot de la poignée, Gaaaaaaz !
Une ultime course qui se finie collée serrée dans un tango sensuel entre les équipages de Plateau Michel/Poussier Frederick n°128 et Causses Gerard/Lelubez Freddy n°61. Le sidecar n°128 imprimera son rythme dès les premiers tours de pistes mais sera rapidement talonné par le side n°61 pour un finish à 0.5s.

Sale fin de Grand Prix pour les Classic. 6 participants hors course et une dégringolade au classement. Bigot Jean Claude n°72 perdra place par place l’effet bénéfique de la première journée.
Bossard Dominique n°23 confirme en s’imposant devant Noel Bruno n°66 qui à été en embuscade tout le week-end.

Messieurs les Vintage, la messe est dites la famille Fauvelle remporte cette dernière course.
Tous les assauts du side n°10 Durand Christian/Jerome Satragno n’y changeront rien. Ces deux équipages ont survolés la discussion même si personne n’a démérité.

Un week-end chargé en émotion, des courses relevés et un public nombreux venu soutenir ou découvrir la discipline.
On retiendra une organisation dévouée aux participants. Malgré notre rapide abandon, l’obtention du CASM a sauvé le week-end, une petite victoire.

Bravo aux femmes qui participent aux courses et à toutes celles qui bossent dans l’ombre.
Merci à Motomag de diffuser nos photos et plus particulièrement Francesco.
On n’oublie pas de saluer le MC Acceleration qui a organisé une belle compétition, tout comme le super job des commissaires de piste, effectué dans des conditions météorologique très changeante.

Remerciement spéciale à Odile Pietu, Evelyne Desbordes et Dany Dieudonné.

Evelyne Desbordes