Championnat de France vitesse motos anciennes
14 & 15 septembre 2013

Le fameux circuit de Pau-Arnos. Redouté par les pilotes et pesté par les singes. Son tracé est sinueux, vallonné, il demande beaucoup d’appuie et de rigueur dans le placement du side-car.

En regardant l’affiche présentant le week-end de course, je ne cessais de penser au circuit. En dehors du fait que l’affiche soit réussie, j’y retrouve les courbes, les changements de luminosité et de température du circuit sur cette affiche.
Toute la difficulté de Pau-Arnos est de passer vite et fort, partout. Il ne faut pas hésiter à prendre quelques risques, même si dans les montées le soleil vous ébloui et que la piste subie des changements de température par endroit. Un seul mot d’ordre. Oser !

Vendredi 13 septembre, c’est avec confiance que nous abordons les essais libres.

La température remonte timidement, la rosée et le crachin n’aide pas les pilotes à s’inscrire pour rouler, nous décidons tout de même de nous engager pour grappiller toute l’expérience possible. Georges Ligabue semble détendu, il aime l’eau, le side lui rend bien et nos chronos paraissent corrects. Notez que j’utilise le verbe « paraitre » qui prendra tout son sens plus tard.

Les journées humides nous réussissent alors que d’autres équipages sont à la peine dès que ça glisse. Une aubaine pour nous. Le meilleur moyen de confirmer un milieu de tableau.
Il faut parfois se méfier des excès de confiance. Alors que « Prudence » était la compagne des autres équipages nous nous sommes lancés à tombeau ouvert dans le pif-paf rapide… grossière erreur.
A l’entrée du virage notre side nous embarque dans une valse digne des plus grand bal. Un 360° effectué entre les vibreurs et les bacs à sable. Alignés dans la descente nous attendons que le tambour de l’essoreuse s’arrête. Buuuuzzz (oui ma machine fait ce bruit), fin du cycle.
Nous nous retrouvons en ligne droite, face au fer à cheval prêt à repartir. Croyez nous, nous sommes partis sans demander notre reste en occultant cette acrobatie pour les tours restants.

Fin de journée, l’ensemble du paddock reste mitigé sur les performances du lendemain. La pluie rend la piste de Pau-Arnos piégeuse. Son architecture spécifique, vous amène constamment du haut d’une crête jusque dans le talweg où une petite rincette vous attends.
Les équipages ont bien compris que pour gagner, il allait falloir être souple sur les gaz tout en espérant avoir suffisamment de motricité pour laisser derrière eux le reste du peloton.
Le pilotage doit être fin, la victoire ce joue aussi à la puissance moteur car chaque côte, chaque reprise en faux plat ascendant coutera très cher aux sides poussifs.

Samedi 14 septembre, le réveil est toujours frais.

Nous nous concentrons sur le chrono à abattre. L’objectif étant de trainer dans les pattes de Barret Michel/Breton Christophe (18) et de l’équipage Sainton Frederic/Sainton Alexia (37), une ligne intermédiaire serait l’idéale.

Démarrage des moteurs, les CLASSIC et VINTAGE partent et vont donner le ton.
On commence avec Jean-Claude Bigot/Davoust Paul (72) qui nous posent sous le nez une jolie pôle en 1’42 »356. Ils ont pourtant roulé à l’économie en réalisant la pôle, puis en attendant qu’elle soit décrochée pour repartir à la chasse de cette dernière. Une stratégie payante, pourquoi en faire plus alors que le minimum sert à faire le job.
Le meilleur VINTAGE  Perlinski Steve/Willot Charles (22) prendra la 3e place en 1’46 »886, un temps qui se révèlera être du niveau d’un fond de grille en F2. Une petite gifle du revers de la main de la part du n°22 en signant un tel temps. Merci les gars !

Parlons peu, parlons bien. Il nous fallait un chrono, et bien… raté !
Les F1 se sortiront très difficilement du piège de Pau-Arnos. Coupleux et long, les machines sont joueuses et il est difficile de se détacher des véloces F2.
L’excellent duo Soulet Jean-Patrick/Couvidat Loic (51), habitué à truster les podiums, sera ce jour à la peine. Les sensations ne sont pas là, Jean-Patrick ne sent pas le side. Ils joueront en milieu de grille, très loin de leurs performances habituelles.
N’enlevons rien au chrono, brutal, de Bajus Franck/Carre Clement (62) qui roulent en F2 et viennent arracher la pôle aux F1 en 1’34 »045.
Nos parrains Laplace Marc/Vivien Thierry (28) sauvent l’honneur des F1 en fixant la seconde place en 1’34 »192.

Autant vous dire que nous n’allons pas revenir sur notre chrono de… 1’46 »230. Qui rigole !? J’en vois, et ce n’est pas sympa. D’accord, nous avons prit une valise avec les poignées et les sacoches, autant vous dire que nous ne chantions pas sous la tente. Merci à Thierry de nous avoir remonté le moral avec les viennoiseries, mais ça c’est une autre histoire.
Je ne vous cache pas qu’à la vue du chrono j’ai hésité à prendre une craie et jouer à la marelle sur la piste. Ce qui semblait être plus à notre portée que de descendre sous 1’40’’00mn.

Dimanche 15 septembre, journée de courses.

Les deux manches sont le même jour, il est temps de rattraper la bévue de la veille. Parlons des CLASSICS tout d’abord. L’excellent chrono de Jean-Claude Bigot/Davoust Paul (72) leur donnait presque course gagnée. Malheureusement, les aléas de la mécanique et surtout des circuits électriques relaieront (déjà malchanceux à Carole), cet équipage à la dernière position alors qu’ils signaient encore une fois le meilleur tour de la course.
La première place est ravie par Dormal Michel/Szendroi Philippe (73), deuxième en qualif, ils s’imposeront logiquement avec 19’490s d’avance sur Bossard Dominique/Bossard Evelyne (23).

On passe aux VINTAGES qui s’introduisent sur la 3e marche. Grosse course pour Perlinski Steve/Willot Charles (22), ils survolent totalement le débat en relayant le second de la catégorie Dufaur Michel/Lambert Noel (64) à +30s. Le grand absent de cette course reste l’équipage Durand Christian/Satragno Jerome (10) qui aurait pu pousser à la faute le team n°22.

Changement de décors, les sauvageons sont sur la grille de départ.
Ca chauffe, ca ronronne, tout le monde se fait des signes, on sent qu’il va y avoir de la castagne.

Un premier tour d’anthologie qui met en scène tous les équipages dans un mano à mano très esthétique. Toutes les places comptes, la bagarre est présente à chaque virages et à tous les niveaux.
Tirez par les sides n°61 et n°62 nous voyons Leglise Paul/Chirpaz François (521) et Plateau Michel/Poussier frederick (128) nous déposer tour après tour. La messe est dite, nous connaissons les quatre premiers F2.

Devant, ça va vite, très vite. Causse Gerald/Lelubez Freddy (61) s’offrent le luxe de dépasser Bajus Franck/Carre Clement (62) en s’engouffrant dans un trou de souris et en raflant la manche d’une très belle manière.
Une belle victoire sur le team 62 issue du superbike. Fait rare, les trois première place reviennent sans partage à la catégorie F2. Relayant les F1 aux portes du podium.
Lamargue Daniel/Lamargue Chantal (87) accroche une 4e place pour les F1 mais à 27’796s du leader.

Dimanche après-midi, la première manche à peine digérée il faut vite se remettre dans le bain et tout tenter.

Les leaders sont très rapide, presque intouchable et ça dans toutes les catégories. Le side Dormal Michel/Szendroi Philippe (73) écrase la concurrence sans partage, sans suspens, ils sont « écœurant » de facilité. Il faut le dire, ils nous ont offert une belle démonstration dans la catégorie CLASSIC.
Le podium recèle une autre surprise, c’est l’équipage n°22 qui se hisse à la seconde place.
Beaucoup plus régulier lors de la deuxième manche, Perlinski Steve/Willot Charles (22) placeront leur Triumph de la catégorie VINTAGE sur le podium avec panache.
Une domination tout aussi impressionnante car Dufaur Michel/Lambert Noel (64) derrière à 1’20″00mn, ne pourront rien faire pour approcher les temps du side n°22.

Classement week-end CLASSIC / VINTAGE:

CLASSIC :
1er : N° 73 – Michel Dormal & Philippe Szendroï
2e : N° 23 – Dominique & Evelyne Bossard
3e : N° 30 – Benjamin Leboeuf

VINTAGE :
1er : N° 22 – Steve Perlinski & Charles Willot
2e : N° 64 – Michel Dufaur & Noël Lambert
3e : N° 19 – Pascal Cloups et Pierre Plas

En Open le classement est chamboulé. Lors de seconde manche, les F1 matcheront sans Pilault Thierry/DaCosta Marie (7), non-partants, et sans Jean Patrick Soulet & Loïc Couvibat qui subiront leur manque de rythme tout le week-end.
Il y a une opportunité à saisir pour Laplace Marc/Vivien Thierry (28), une ouverture pour grignoter quelques points afin de recoller au général.
Ils décrocheront le podium avec la 3e place, non sans mal car les F2 leur mettront sans cesse la pression.
Définitivement le circuit de Pau-Arnos est le terrain de jeu des F2.
Nous n’aurons pas la joie de voir la lutte entre Bajus (62) et Causse (61), une casse moteur viendra enlever tout espoir à l’équipage Causse Gerald/Lelubez Freddy (61) de confirmer face aux spécialistes du superbike.

Nous déplorerons l’absence de Leglise Paul/Chirpaz François (521) et la casse du duo n°61, privant les spectateurs d’une orgie de dépassements et de freinages tardifs.
Noel Georges/Hubert Stephane (77) joueront les arbitres, alors que nous avions l’habitude de les voir jouer avec le trio de tête et les F1.
Si les ténors n’ont pas toujours réussis à s’imposer, il faut noter la très bonne performance de Plateau Michel/Poussier Frederick (128) qui cravacheront sans cesse lors des deux courses pour s’installer parmi les gêneurs. Ne croyez pas que leur 5e et 4e place soient le fruit du hasard, nous sentons que ces empêcheurs de tourner en rond viendront chiper des places la saison prochaine.

Au classement de cette manche Bajus Franck/Carre Clement (62) s’imposent logiquement devant Lamargue Daniel/Lamargue Chantal (87) et Laplace Marc/Vivien Thierry (28).

Classement du week-end OPEN :

Open F1
1er : N° 87 – Daniel & Chantal Lamargue
2e : N° 28 – Marc Laplace & Thierry Vivien
3e : N° 51 – Jean Patrick Soulet & Loïc Couvibat

Open F2 :
1er : N° 62 – Franck Bajus & Clément Carré
2e : N° 128 – Michel Plateau & Frédéric Poussier
3e : N° 77 – Georges Noël & Stéphane Hubert (BE/BE)

Encore un très beau week-end de course. Une tempête typique du sud-ouest nous a mis le doute dans la nuit du samedi au dimanche, mais chaque course s’est déroulées au sec.
On a laissé les pneus pluie dans le camion et le moteur sur la piste. A chacun son lot de panne, et notre side n’y échappera pas. Au 4e tour de la seconde manche, moteur serré.
Comme dit Georges : « Au moins cet hiver je n’aurais pas besoin de le démonter pour voir si il est encore sain » (avec l’accent du sud).

Il est temps de vous abandonner. Nous nous retrouverons la saison prochaine avec encore plus de photos et de vidéos.